J'ai lu: Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel

Comment  revenir à la légèreté après ce mois de janvier 2015?

Avec un livre, que j'ai lu il y a déjà quelques temps mais qui aujourd'hui plus que jamais refait surface dans mon cœur et dans ma tête:

Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel.

4ème de couverture: 

Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache. Moi je n'ai rien fait, et lorsque j'ai su ce qui venait de se passer, j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer. Mais les autres m'ont forcé: "Toi, tu sais écrire, m'ont-ils dit, tu as fait des études." J'ai répondu que c'étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d'ailleurs, et qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Ils n'ont rien voulu savoir: "Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses [...]

Roman intemporel: il se déroule là, mais peut être ici ou ailleurs, là où l'injustice, la peur de l'étranger, de l'inconnu règne (autant dire partout).

Quand? peut être après la seconde guerre mondiale (probablement) mais peut être aussi en 2015 là où les blessures de guerre sont tellement difficiles à pansées.

Le narrateur: Brodeck, il sait écrire alors il aura la mission de raconter l'inracontable, l'inexplicable.

La victime: l'Anderer, l'étranger, dont on ne saura rien si ce n'est qu'il peint et qu'il écrit (l'écriture est donc une menace!)

L'assassin: les villageois, tous les hommes du village: Orschwir le maire, Göbbler le voisin, Diodème l'instituteur... , bref tous. Personnages sombres et troubles.

C'est l'histoire des hommes, de la haine, de l'intolérance. Une écriture merveilleuse où se mêle et s'entremêle le passé, le présent, la vie de Brodeck , son rapport  et une lueur vers un avenir meilleur pour l'humanité?

"Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien"

Une lecture émouvante et bouleversante dont on ne ressort pas indemne!!!!

"L'idiotie est une maladie qui va bien avec la peur. L'une et l'autre s'engraissent mutuellement, créant une gangrène qui ne demande qu'à se propager."

A lire absolument!!!!